Cet été, avec un compagnon de voyage vancouvérois-coréen, nous avons aligné les gares et traversé monts, vaux et cantons, observant les vaches passer depuis les fenêtres de nos wagons. Le but? Tester pour vous le Grand Tour de Suisse en train, un nouveau circuit développé par Swiss Travel System à l’intention des voyageurs pressés, qui promet de faire voir du pays par les rails… Première partie d’une série de deux en mode «concentré».
Bâle, la Belle sur le Rhin
Fraîchement débarqués à Bâle, ville suisse multi-frontalière bercée par le Rhin et partageant – fait unique! – sa gare et son aéroport avec la France, nous avons tout de suite été surpris de sauter en permanence, non pas du coq à l’âne, mais de l’allemand au français. Cet exercice de jonglage linguistique est fort répandu chez les Bâlois, qui manient quatre ou cinq langues, l’air de rien.
Quel plaisir aussi, le lendemain matin, de partir à pied du centre-ville pour aller se promener en Allemagne sans franchir de douane… Des frontières suisses enjambées ainsi « au pied levé », sans avoir à montrer patte (ou croix) blanche, c’est inusité pour nous-autres Nord-Américains.
Première étape de notre tour de train de Suisse, Bâle nous a donc surpris, tant elle semble vivre tranquillement « coincée » entre 3 pays – la Suisse, la France et l’Allemagne – sans en avoir vraiment choisi un. Ici, même si des montres à 30 000 $ scintillent en vitrine, c’est d’abord le « bling bling » linguistique et culturel qui saute aux yeux et aux oreilles. Comme un doux éclat de voix au cœur de la vieille Europe. Avec plus de 40 musées répartis sur la superficie d’un mouchoir de poche, Bâle fait d’ailleurs figure de capitale culturelle de la région.
Entre deux expositions et en été, la plupart des Bâlois vous pousseront à la
baignade dans le Rhin, un « sport » local consistant à se laisser dériver dans le fleuve sur un parcours… balisé. Des sacs étanches nommés « Wickelfisch » ont même été créés spécialement à cet effet par Tilo Ahmels, qui s’est trouvé être notre voisin de palier. Avant de plonger, fourrez-y en vrac vêtements, téléphones et ordinateurs portables, fermez le tout à sept tours (en pliant l’ouverture) et hop : le poisson-sac devient bouée! Typique du génie pratique helvétique.
Bien accompagné et averti des dangers, c’est une baignade de santé, mais autrement, évitez! Le courant peut être fort et l’eau chargée de débris ou d’obstacles, donc la prudence est de mise, surtout si vous ne savez pas bien nager. Une autre bonne raison pour souscrire une assurance voyage, avant de partir, même pour la Suisse!
Au terme de cette première journée à Bâle idéale pour nous « mettre dans le bain », , nous avons embarqué pour de vrai. Avant de rejoindre Lugano, dans le Tessin, ce coin de Suisse très italien que nous avions choisi comme destination finale de notre Grand Tour, nous avons enfilé nos bottes de sept lieues.
De Schaffhouse à Saint-Gall
En remontant le Rhin, quelques heures de train plus loin, nous avons fait escale à Schaffhouse, dans le canton du même nom.
La vieille ville est considérée comme l’une des plus pittoresques de Suisse, grâce à ses 171 maisons peintes à encorbellements. Il faut sûrement y faire les 400 pas pour voyager dans le temps, en visant la forteresse du Munot, qui domine la ville et veille sur son « gardien » depuis le XVIe siècle.
Nous avons eu la chance de pouvoir y monter à la tombée du jour, guidés par un jeune du coin rencontré à mi-pente, absorbé dans un jeu vidéo, mais féru d’histoire et désireux de nous montrer. Sans jamais cesser de jouer sur son téléphone intelligent, il nous a entraînés de passages secrets en cachettes, avant de nous raccompagner à notre auberge de jeunesse par un raccourci de son cru.
Le lendemain matin, avant de poursuivre notre périple, nous ne voulions pas passer à côté des célèbres chutes du Rhin, brièvement aperçues des fenêtres de notre wagon juste avant d’arriver à Schaffhouse. C’est donc en compagnie d’une Coréenne croisée au petit-déjeuner que nous avons rebroussé chemin pour aller voir les chutes de plus près. Magnifique cirque naturel : le coup d’œil valait bien le demi-tour!
Remontés dans le train en direction de Saint-Gall, nous voulions y visiter, même en coup de vent, la bibliothèque abbatiale. D’une richesse et d’une beauté à couper le souffle, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle a servi d’écrin au film « Le Nom de la rose ».
Après quelques errements dans la vieille ville, abreuvés de façades décorées à plus soif, nous avons littéralement retenu notre respiration en pénétrant dans ce temple de la connaissance, traînant les pieds dans des chaussons disproportionnés (dont le port est obligatoire!) sensés prémunir du bruit et préserver l’esprit des lieux.
Impossible d’effleurer un livre dans ces conditions… C’est donc en silence, mais les mains vides, que nous avons retrouvé notre wagon et pris la direction de Lucerne.
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À découvrir au prochain billet : Lucerne, les monts Rigi et Eiger, le château de Chillon, Sion et le Tessin!
Bons voyages,
Gary
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